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mardi 26 octobre 2010

Parisian Ghosts!

Beat Mark - Howls of Joy (2010, Final Taxi records)




Il sort assez peu de disques français de qualité pour faire un pont d'honneur médiatique quand cela se produit, et pour sur que cette chronique dans ce blog d'importance offrira un véritable coup de projecteur à Beat Mark; oui, il faut savoir afficher ses ambitions, même quand la réalité les contredit.
Les cinq parisiens, officiant déjà dans de multiples formations de qualité (Adam Kesher, This is pop, Yussuf Jerusalem...), sortent leur premier LP sur Final Taxi records (?), et nous livre une des meilleurs production française de l'année.
Ici, donc, 13 morceaux pop d'une fraicheur extrême, à cheval sur les 60s et les 80s, le tout nappé d'une bonne dose de reverb. On pense aux vaselines, aux pixies, et même au velvet underground. Les voix masculines et féminines s'entremèlent ce qui donne un charme fou à l'ensemble. Comme il l'affirme dans une interview donné au magazine Vice, c'est leur projet "revival", mais la qualité des morceaux et l'universalité des mélodies furieusement pop donne un écho très actuel à l'ensemble et s'écoutera sans nostalgie omniprésente.
une préférence pour les titres What I want the most (très smithien je trouve), Breezing, qui éclate aux oreilles comme un hymne pop incandescent, et Odd Machine, 60s psych-a-gogo.

Un disque, empli de fantôme vaporeux et conviviaux, qui va nous hanter longtemps!


Pour acheter le LP :



Breezing!



jeudi 21 octobre 2010

FREAKBEAT Orgie!

The Embrooks - Yellow Glass Perspections (2004, Munster records)



Les Embrooks ne sont pas beaux mais ils envoient du bois, voilà comment j'aurais pu résumer cette chronique.
En cette période tourmentée, ou l'on essaye de nous faire gobber n'importe quelle geignard indie folk pour le nouveau Dylan, il semble approprié de se tourner vers les valeurs sures.
Tandis que d'autres sont tentés de rechercher le cross-over shoegaze/indie/garage/pop/psyché ultime, les Embrooks ne sortent pas des frontières d'un freakbeat 60s puissant et racé, lustré comme le capo d'une mazzeratti roulant bruyamment, et à toute berzingue.
Mais ils ne se précipitent pas, les tempos sont bien posés, ce qui amplifie la classe de ce disque. Les mélodies ne sont pas en reste, et le traitement de la voix est particulièrement réussit avec cet écho léger et classieux si cher à leurs géniteurs anglais, et rend le chant puissant sans être braillard. En effet, sur ce disque, trainent en permanance les fantômes des grands groupes freakbeat et psychédéliques anglais de la fin des sixties, The Move, Creation (ils reprennent d'ailleurs Tom Tom en live), Sorrows, Birds, Attacks et autres Yardbirds période Jeff Beck en tête de cortège.
Tout cela est grandement organique, la batteuse se déchaine comme une Keith Moon imprécise et survoltée, la basse pose l'ensemble, et les guitares emplies de fuzz ronde donnent de grand saillies chevalresques.
En 2004, les Embrooks sauvaient (presque) le rock'n'roll avec cette démonstration de purisme 60s sans jamais aller de l'avant car pas totalement révérencieux, et (presque) personne ne le savait; à part Nicolas ungemuth peut être, dont on n'a jamais pu vraiment lui reprocher son manque de goût, qui portait ce disque album du mois du numéro 447 de rock'n'folk.
Quand le fond est là (les morceaux, excellents), la forme prend des attraits encore plus scintillants (le son, flamboyant)

mercredi 28 avril 2010

Bravo les drogués!




MGMT - Congratulations (2010 - Columbia)


Que penser du nouvel album de MGMT quand on est allergique a tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à une hype certaine (et alors que le premier album nous avait laissé dans une relative indifférence tel un matou nourri au poisson frais qu'on mettrait devant une gamelle de sheba) ? Et bien un peu de frilosité à l'approche du casque qui se pose sur des oreilles passives un après midi d'avril dans une FN*C de province. Premier morceau, "it's waiting", nous met directement une belle droite de sa pop baroque bien ciselée. Ce morceau est certainement une pièce majeure du nouvel opus des jeunes brooklyn boys. Les guitares, en fin tremolo, répondent aux clavecins et à la mélodie de voix bien perchées dans des aigus qui ne sont pas sans rappeler de célèbres surfeurs californiens. Les idées fourmillent sur ce morceau, classique pop psyché immédiat.
L'intro de "Song for Dan Treacy" et sa rythmique sautillante ne sont pas sans rappeler les zombies, autre grande influence du groupe sur ce disque, avant que le refrain n'emporte le tout de manière irrésistible à coup d'orgue tournoillant bien senti, la section rythmique sachant groover à point et étant le vrai point fort de la piste. Encore une qui fait mouche! "Mince" se dit t'on en notre fort intérieur, ce disque va finir par mettre en péril un snobisme travaillé de longue haleine.
Mais vient alors "Someone's missing", ou l'on s'ennuie un peu sur cette voix lassive pleine d'écho, malgré l'artillerie lourde psyché que le groupe s'efforce de continuer à déployer à coup de sitar (une croix cochée de plus à la liste des poncifs du genre...). Ce morceau vient à nouveau nous conforter dans nos certitudes, MGMT ne fera pas un grand disque, attendons la suite...
Mais voici qu'arrive la perle, le morceau d'antologie du disque, sous le doux sobriquet de "Flash delirium"; tout y est, harmonies vocales sublimes, mélodie implaccable, nappes d'orgue délirantes, on ose même s'émerveiller devant l'arrivée d'une flûte traversière très poétique...
Celle là nous rappelerais bien l'âge d'or du psyché anglais qui aurait coppulé avec les Beach Boys, sans qu'un pont à base de machine viennent nous projeter à nouveau dans la modernité indéniable des deux lascars.
La suite du disque perd en inténsité et nous emmène sur des pentes mal déneigées de folk vaporeuse et un peu lassante, notamment sur "Siberian Breaks", même si certains passages, tristement sucrées, ne sont pas déplaisants.
On revit sur "Brian Eno" qui nous emmène plus lorgner du côté des 80s, sans atteindre les sommets du début de l'album, mais efficace a souhait. La piste suivante nous propose un instumental sans grand intérêt et qui apparait plus comme un remplissage paresseux.
"Congratulation", dernière piste de l'album, nous propose à nouveau un folk désuet mais relativement bien constitué.
9 titres, peu de certitudes et pas mal d'interrogations, génie ou fumisterie ? Les deux mon général ! On voit par cet album que MGMT est capable de pondre des petits bijoux de pop psyché grandiloquante, tout en se contentant du tarif minimum à hauteur de 2/3 morceaux d'exceptions, le reste du disque étant d'un intérêt plus discutable.
On préfèrera tout de même, sur la longueur, s'envoyer les classiques du genre et se dire que MGMT n'a au final rien inventé et ne fait revivre qu'une certaine tradition avec talent, ce qui aura en plus l'intérêt de nous refaire passer du bon côté de la frontière, là ou snobisme tutoie sectarisme.
Amen.



mercredi 21 avril 2010

We love their pop!



Crusaders of Love - Never Grow Up (2010 - Douchemaster records)


Ces p'tits gars pourraient venir des US qu'on ne serait pas surpris tant leur facilité à nous pondre des tubes power pop parait évidente. Pourtant ces ch'ti lillois sont de purs produits maison élevés au bon son indie américain et anglais que ce soit garage, punk ou power pop.
Après quelques 45t à tendance franchement psyché-garage, où fuzz épileptique et tremolo lancinant faisaient bonne figure, le groupe prend un tournant très intéressant pour cet album, avec un power pop accrocheuse et efficace, à mis chemin entre les buzzcocks et l'efficacité lyrique de black lips qui auraient appris à chanter.
La plupart des morceaux et notamment ceux du début de l'album nous achèvent directement, les mélodies sont directes, de la belle orfèvrerie tout cela accroché à une rythmique solide et des guitares agressives mais pop. Le son est très dynamique et la production soignée.
De plus je trouve la pochette particulièrement réussie.
Bref, ne pas passer à côté pour tout amateur de belle pop rock'n'roll est une obligation, celà permettra également de soutenir les groupes français prometteurs et le petit commerce, pardi !